
« Voyez ! Ne vous laissez pas rebuter par son apparente banalité. Comme tant d’autres choses, ce n’est pas ce qu’il y a à l’extérieur, mais ce qu’il y a à l’intérieur qui compte… ». Les plus assidus d’entre vous auront certainement reconnu cette tirade du marchand dans l’introduction du dessin animé Aladdin de Disney. Un adage idoine pour résumer les semaines que j’ai passé avec le Samsung S25, soit le plus petit smartphone de la nouvelle galaxie premium de Samsung.
Écran, capteurs photo, taille de la batterie, charge… Dans tous ces domaines, le Galaxy S25 conserve les mêmes caractéristiques techniques que son prédécesseur, le S24. Hormis deux ou trois minuscules changements design, l’ajout de la puce la plus puissante du marché, la Snapdragon 8 Elite de Qualcomm, est l’évolution la plus notable de ce cru 2025.
C’est d’ailleurs pour cette raison que ce test s’est réalisé au long cours. Il paraît bien difficile de jauger ce que cette nouvelle puce peut apporter au quotidien en seulement trois jours ou même une semaine.
Car oui, changer de processeur n’a pas seulement pour conséquence d’améliorer la puissance brute. Gestion énergétique, traitement photo, dissipation thermique, batterie, fluidité de l’OS et des fonctions IA… Pierre angulaire d’un smartphone, une puce peut, lorsqu’elle est bien maîtrisée, faire ruisseler des améliorations sur le reste de l’équipement. Est-ce le cas avec le Galaxy S25 ? Voici notre test et notre analyse complète.
Ce qui ne change pas (ou presque pas)
Design, le jeu des deux différences
Parfois sonder son cercle proche (amis, familles, collègues…) permet de se rendre compte que certaines tendances n’ont pas toujours le plus large écho. Depuis plusieurs années maintenant, la tendance est aux grands écrans. Un certain public apprécie en effet de pouvoir regarder des vidéos ou jouer plus confortablement. Ce public est-il pour autant majoritaire ? Chacun le jugera à l’aune de son entourage, mais force est de constater que, pour le mien, une grande majorité des utilisateurs préfèrent les smartphones « compact ». Autrement dit, des produits qui avoisinent plus les 6 que les 7 pouces.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les trois mastodontes du marché – Apple, Samsung et Google – sont encore les seuls à investir ce segment. Inutile donc de bouder ici notre plaisir en retrouvant un Galaxy S25 de 6,2 pouces ressemblant à 95% à son prédécesseur. Objectifs photo indépendants à la verticale, boutons aux mêmes endroits et toujours facilement accessibles, certification IP68, finition brossée sur le métal et courbes soyeusement arrondies…

À quoi correspondent donc les 5% restants ? Les dimensions changent très légèrement. Avec ses 146,9 x 70,5 x 7,2 mm, le Galaxy S25 perd 0,1 mm en largeur en hauteur, ainsi que 0,4 mm d’épaisseur. En outre, il s’amincit également de 5 grammes pour atteindre un poids svelte de 162 grammes. C’est plutôt minime, on vous a prévenu. Or cela permet d’améliorer encore mieux l’universalité de la préhension. Comprenez par là, petites, moyennes ou grandes mimines, le S25 s’utilise à merveille à une main.

L’autre détail changeant concerne les modules photo. De face, leur contour est désormais noir et légèrement strié, là où les anciens étaient assortis à la couleur du smartphone. Sur le S25, seuls les côtés de chaque contour sont du même coloris. Seule petite déception, le S25 se pare toujours sur ses faces de Gorill Victus 2. Un petit passage dans la famille Gorilla Armor n’aurait pas été de trop, mais effet de gamme oblige, seul le S25 Ultra a le droit à cette coquetterie suprême.
Écran, « l’audace, c’est ça ».
« Qu’est-ce que l’audace ? ». Comme la rumeur la plus indissociable de l’épreuve du bac philo depuis plus de deux décennies, nous aurions pu être très concis sur cette partie. « L’écran du S24 est identique à celui du S25 ». Je ne suis pas sûr pour autant que j’aurai mérité, comme cet élève imaginaire, un 20/20 à ce test donné par vos soins. Alors, reprenons un peu tout de même.
Le S25 affiche une diagonale de 6,2 pouces au ratio 19.5:9 avec une résolution Full HD+ de 1080 x 2340 pixels, soit une densité de 416 ppp. De son côté, le taux de rafraîchissement LPTO, qui a fait son arrivée sur le 24, est toujours de mise avec une latitude possible comprise entre 1 Hz et 120 Hz.

Toujours compatible HDR10+, la dalle en sortie d’usine est en mode « Vif ». L’an dernier, nous vous avions recommandé le second, le mode « Naturel », car il offrait plus d’équilibre. Sur le S25, la réponse est plus compliquée.
D’un côté, avec le mode « Vif », aucune dérive n’est visible, mais la température des couleurs paraît un peu froide. De l’autre, le mode « Naturel » propose une meilleure fidélité des couleurs et apporte plus de chaleur dans la température, mais parfois de manière trop disproportionnée sur le bleu. Pour résumer, paradoxalement, si vous êtes adepte du naturel avant tout, optez pour le mode « Vif », pour une pluralité de tons plus énergique, tournez vous vers le mode « Naturel ».

Un dernier mot sur la luminosité, sur le papier, aucun changement, elle est toujours aussi excellente et même sans traitement antireflet, comme sur le S25 Ultra, le confort de vision en extérieur ne pose pas trop de problèmes.
Même prix et plus de mémoire vive
Lors de notre test du S24, nous avions salué la baisse des prix inaugurée par Samsung en souhaitant qu’elle se prolonge. Ce n’est pas le cas sur le S25, mais au moins, elle se maintient. Et ce, avec une mémoire vive portée de 8 à 12 Go.
Autre nouveauté, alors que les S24 n’étaient disponibles qu’avec 128 ou 256 Go de stockage, voici qu’apparaît sur le S25 une version à 512 Go. Cette dernière fait même passer pour la première fois au Galaxy « standard » de la famille, la psychologique barre des 1 000 euros.
Voyez par vous-même :
- La version 12/128 Go est au prix de lancement de 899 euros.
- La version 12/256 est au prix de lancement de 959 euros.
- Enfin, la version 12/512 Go est au prix de lancement de 1 079 euros.
Difficile de reprocher grand-chose au constructeur sud-coréen sur ce point. Éventuellement, il est possible de lui faire une suggestion. Investir autant d’argent dans un smartphone de 128 Go sans possibilité d’étendre la mémoire via une carte n’a pas beaucoup de sens. Sauf si vous avez envie de faire régulièrement le ménage et de stocker vos photos et vidéos sur un disque dur, un ordinateur ou sur le cloud.
Ce qui change tout
Nouvelle puce, meilleure interface et meilleure fonctionnalité d’IA
Sur le papier, c’est la nouveauté principale du Galaxy S25. Alors que le S24 possède sous son capot un Exynos 2400, notre larron du jour repasse cette année, comme en 2023 avec le S23, sous le giron de Qualcomm. Au programme donc, la Snapdragon 8 Elite soit une puce qui nous a déjà ébouriffés en début d’année lors de notre test du OnePlus 13.
Comment Samsung s’approprie-t-il le SoC le plus puissant de la famille Android ? Plutôt très bien. Comme ses confrères les S25 Plus et Ultra, le S25 peut tout faire, le faire vite et le faire bien. Que ce soit de la retouche photo, du montage vidéo en passant par du gaming, aucune tâche ne l’effraie.

Même les jeux les plus demandeurs en ressource pourront tourner à 60 FPS sans trop de problème. Notons une légère chauffe au bout de 30 bonnes minutes de jeu. Fait assez fréquent sur les smartphones compacts, mais cela reste largement acceptable. Une petite pause, un Mars, il refroidit, et ça repart.
Est-ce réellement une surprise ? Pas vraiment, depuis ces dernières années, les puces des smartphones premium sont suffisamment puissantes pour proposer l’expérience la plus fluide et la plus complète. Chaque constructeur a bien évidemment sa manière de brider ou non le SoC ou encore de gérer la dissipation thermique, mais en termes de performances brutes, tout se vaut à peu près sur un smartphone avoisinant les 1 000 euros.

Comment les constructeurs peuvent-ils dès lors se démarquer ? La réponse est connue, grâce à l’expérience logicielle et aux nouvelles fonctionnalités d’IA. Et sur ces deux points, le S25 frappe un grand coup. Encore plus intuitive et complète qu’avant la surcouche One UI 7 est un régal de cohésion, tandis qu’un gros travail sur l’intégration de Galaxy AI a été réalisé. Pour une revue en détails de ces nouveautés, nous vous invitons à consulter notre test complet du Galaxy S25 Ultra.
Un petit spoil tout de même. Samsung est actuellement le constructeur qui maîtrise le mieux cette brique de fonctionnalités d’IA dans l’univers des smartphones. La version finale d’Apple Intelligence qui arrive en avril ne devra pas décevoir…
Ce qui change grâce à la nouvelle puce
Photo : le traitement logiciel, la vraie vedette
Au niveau matériel, le S25 reprend à l’identique le triple module photo de son prédécesseur. À savoir, un capteur principal de 50 mégapixels (avec ouverture f/1,8), un ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2,2) et un téléobjectif x3 de 10 Mpx (f/2,4). Est-ce que, pour autant, le S25 réalise les mêmes photos que le S24 ? Pas vraiment. Le traitement de la nouvelle Snapdragon 8 Elite permet d’améliorer algorithmes de traitement et de nouvelles optimisations d’IA. Ce qui a pour incidence de peaufiner la patte photographique de Samsung.

Comme à l’accoutumée, le capteur principal ne déçoit jamais. Et ce quels que soient le temps et le niveau de lumière à l’extérieur. La plage dynamique s’ajuste à merveille, le piqué est toujours excellent, tandis que les textures et les effets de profondeur sont restitués dans leurs réalités. Nous avons même pu noter un traitement moins forcé des couleurs vives, ce qui apporte plus de primaires aux clichés. Grâce à la nouvelle puce, les algorithmes semblent mieux gérer la température et les tons foncés.


Idem de nuit, situation où Samsung a toujours excellé, le S25 se veut un peu plus consensuel que son prédécesseur. La saturation est moins généreuse, ce qui offre plus de détails sur les contours des photos. Un léger bruit peut parfois apparaître au centre, mais rien de dramatique. Surtout, le S25 est tellement à l’aise en situation diurne, que les éclairages de la ville lui suffisent très souvent. Autrement dit, le mode « Nuit » est rarement une obligation.


Concernant les portraits et les selfies (capteur de 12 Mpx), la copie s’améliore aussi légèrement. La gestion du flou est idéale et les contours autour des objets ou des personnes se matérialisent dans leurs moindres détails.
De son côté, le téléobjectif s’avère toujours aussi convaincant pour des photos urbaines. En jouant sur les longueurs de focale, les plus expérimentés pourront réellement prendre du plaisir à chercher le cliché parfait.
Enfin, comme sur le S24, et comme souvent sur les modèles haut de gamme compact, seul l’ultra grand-angle peine à se hisser au niveau de ses camarades. En effet, le S25 ne dispose pas d’autofocus sur ce capteur. Résultat, cela peut parfois assombrir le centre de l’image.
Autonomie : la gestion énergétique, l’autre star
Bien que sur le papier, le dernier rejeton compact de Samsung conserve une batterie de 4 000 mAh, sa longévité étonne et surtout s’améliore significativement par rapport à l’an dernier. Même en utilisation intensive, il est possible de tenir systématiquement une journée. En étant moins gourmand, le cap de la journée et demie s’atteint sans sueurs froides.
Semaine après semaine, il semble même que sa consommation énergétique s’adapte tout doucement sur les habitudes d’utilisation. Ainsi, plus le temps passé et plus il semble vigoureux et grappiller de-ci de-là quelques pourcentages. Le duo batterie-puce est géré ici à la perfection par le constructeur sud-coréen.

Pour terminer, voici un domaine où l’arrivée de la Snapdragon Elite 8 ne pourra pas changer grand chose. En décidant de plafonner sa charge à 25W, Samsung persiste et signe, quitte à s’attirer certains foudres. Des reproches qui sont tout à fait légitimes. Avec un chargeur de la marque, qu’il faudra acheter séparément, le S25 met environ 1 heure pour se charger complètement. Avec un chargeur non compatible, ajoutez au moins une bonne vingtaine de minutes. C’est long.
Cependant, nous comprenons la politique de Samsung à ce sujet. Comme les iPhones, les Galaxy S sont parés pour affronter les ravages du temps en matière de batterie. La firme sud-coréenne préfère miser sur la longévité que sur la rapidité. Ce qui se comprend tout à fait. Cependant, année après année, une petite amélioration, ne serait-ce qu’à la marge, ne nous semble pas trop demandée.
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Notre avis sur le Samsung Galaxy S25
La déception, le manque d’enthousiasme ou l’ennui. Trois états que de nombreux utilisateurs peuvent ressentir ces dernières années face aux évolutions des smartphones les plus huppés. Et c’est tout à fait compréhensible. Or, posons le problème autrement. Quelles nouveautés est-on en droit d’attendre sur un nouveau smartphone premium en 2025 ?
L’industrie est arrivée à un plafond de verre technologique dans plusieurs domaines. Au niveau du design, le form factor est désormais établi. Et sauf à la marge, comme pour l’intégration des capteurs ou quelques menus détails, il est actuellement difficile de faire mieux en termes de qualité de fabrication ou de résistance.
Pour l’écran, une résolution de 8K ou taux de rafraîchissement de 160 Hz ne servirait pas à grand-chose. Et de toute façon, l’œil humain ne remarquerait pas la différence. Pour la puissance, cela fait bien longtemps que les smartphones à plus de 1000 euros savent à peu près tout bien faire. Seule la chauffe reste un facteur différenciant en fonction du savoir-faire de chaque constructeur. Enfin, pour la charge, deux écoles subsistent. D’un côté, les constructeurs mettant en avant leurs charges ultra rapides et de l’autre ceux misant sur la longévité de la batterie.
Par conséquent, quelles sont encore les possibilités d’amélioration ? La photo ? Les capteurs sont déjà si performants, qu’il ne faut pas s’attendre à un bon exponentiel sur ce sujet. Par contre, le traitement algorithmique peut s’affiner année après année. L’autonomie ? Oui, le S25 nous l’a prouvé lors de ce mois de test. L’OS et l’intégration de nouvelles fonctionnalités d’IA ? Encore une fois, sur ces points, le Galaxy S25 nous a conquis.
Et en regardant bien, quel est le dénominateur commun de toutes ces possibilités de mieux ? Le processeur embarqué. Ou plus précisément, la capacité d’une marque à le maîtriser pour réussir à faire ruisseler des améliorations sur ces aspects. Soit les rares encore vraiment améliorables sur smartphone moderne.
Vu ainsi, le Galaxy S25 est donc pour nous une réussite. Maîtrisée avec clairvoyance, la puce Snapdragon 8 Elite permet à Samsung d’améliorer sa recette en puissance, en photo, en autonomie et en expérience utilisateur.
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à partir de 899 euros

On aime
- Design élégant et finitions impeccables
- Superbe écran lumineux
- Performances de haut niveau
- OneUI 7 et intégration de Galaxy AI
- Qualité photo et autonomie au top
On aime moins
- Ultra grand-angle perfectible
- Charge plafonnée à 25 W